U19 – Christophe Denis : "Les mentalités ont changé"

Depuis plus d'un mois, Christophe Denis a fait son retour en catégorie de jeunes. Il dresse un constat préoccupant sur les nouvelles générations.

Christophe, pouvez-vous revenir sur la défaite à Grasse (0-1) ?

On est absent en première mi-temps, c'est inexplicable. Au bout de vingt minutes, mon arrière droit fait une claquette sur une tête de l'adversaire, il y a penalty plus carton rouge. Mon gardien fait l'exploit de le détourner en corner. Malheureusement, sur ce corner, le frappeur met le ballon lucarne opposée. A la mi-temps, j'ai poussé une gueulante. A dix, on a touché le poteau, on aurait pu bénéficier d'un pénalty mais ça ne change pas les choses. On ne peut pas en U19 DH, ne jouer qu'une mi-temps et espérer quelque chose de positif.

 "Un passe-temps et non plus une passion"

Cette inconstance est-elle le reflet de ce groupe ?

Sincèrement oui. Quand j'ai repris l'équipe, il y avait 15 joueurs à l'entrainement pour les groupes DH et DHR, je n'avais jamais vu ça de ma vie. Ce n'est plus le même état d'esprit qu'avant. Les joueurs ne viennent pas parce qu'il y a l'OM, parce qu'ils passent leur permis... Il y a beaucoup d'absences à l'entrainement, les joueurs ne sont pas impliqués comme il le faudrait.

Le football est devenu secondaire ?

C'est un passe-temps, ce n'est plus une passion. On va jusqu'à Sausset pour s'entrainer, ça fait un bout car la plupart des joueurs viennent de Marseille, ça demande des efforts, donc si ils ne prennent pas de plaisir, autant arrêter. Le foot ça demande pas mal de choses, mais qui sont naturelles si on aime ça. Tu peux être mauvais mais tu n'as pas le droit de ne pas tout donner.

"Les joueurs ont moins faim"

C'est l'impression que donne cette nouvelle génération ?

Exactement. Ce qui me rassure, c'est que, quand je parle avec d'autres coachs, ils font le même constat. Ça me change, j'ai connu des joueurs qui avaient faim. Je ne veux pas me cacher derrière ça mais ce n'est pas mon recrutement, ce ne sont pas des joueurs que j'ai choisis. Mais c'est de ma faute si on n'a pas les résultats. A moi de trouver les bons ressorts, les solutions.

Justement, quelles sont les solutions ?

La première, ce sera de gagner pour entrer dans une spirale positive. Pour gagner, il faut redonner l'envie aux joueurs, l'envie de se faire plaisir. J'essaye de les responsabiliser. Ils ont la chance qu'à Côte Bleue, on fasse confiance aux jeunes. Ils devraient en profiter pour se montrer. Ils se tirent une balle dans le pied pour la saison prochaine. Je leur ai expliqué que l'année où on fait un beau parcours en Gambardella, les gars n'étaient pas plus forts qu'eux, mais ils formaient un vrai groupe avec la mentalité football.

J.O

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