LETTRE OUVERTE À MICHEL SERRE

Retrouvez ci-dessous la réponse des démissionnaires au président du district. Gfoot a eu accès à cette lettre envoyée à tous les clubs 

 

Michel,
TRES CHER Président,
Nous sommes 11. La symbolique est si forte dans ce sport collectif que nous aimons tant. Inconsciemment c’est une équipe entière qui a remis sa démission ce mardi 10 janvier.
Aujourd’hui c’est cette équipe, ton équipe, qui vient donc t’en expliquer les raisons, puisque d’après ton communiqué de presse, tu ne sembles pas les avoir entendus.
Lorsque nous avons signé nos licences pour cette aventure, à 18, en 2020, nous avons fustigé les méthodes précédentes, vanté la transparence et l’intégrité, et nous sommes engagés à œuvrer pour le Football dans le district Grand Vaucluse, auprès des clubs. Depuis, nous avons avancé ensemble, ou tout du moins, c’est ce que nous avons cru.
Aujourd’hui tu le dis toi-même « les clubs (t)’ont confié la conduite des affaires du district », et les démissionnaires te reprochent « (ta) méthode de gestion ». Et c’est bien là la cause racine : NOUS avons été élus dans un scrutin de liste, pour une gouvernance collégiale et démocratique appuyée sur des experts choisis pour leurs compétences, qu’elles soient techniques, arbitrales, humaines, médicales ou entrepreneuriales. Après que notre premier Président, a démissionné, nous, Comité Directeur, avons proposé que tu prennes la Présidence, et avons démocratiquement soumis cela à l’Assemblée Générale des Clubs qui l’a validé. La méthode de gestion du district devait pourtant rester collégiale.
Or depuis quelques temps, nous découvrons régulièrement une gestion bien différente de cela, que tu nommes toi-même TA méthode de gestion, qui consiste à s’appuyer sur « l’expertise des permanents du district », le pluriel n’étant peut-être pas la forme la plus appropriée.
Le premier différent est survenu avec les difficultés traversées par l’AC Avignon. Contre l’avis de la majorité du Comité Directeur, le district s’est invité aux élections au sein de ce club par copinage. C’est à notre sens, le premier cas d’ingérence auquel nous avons été confrontés.
Nous avons découvert qu’un faux procès-verbal de commission de surveillance électorale avait été rédigé alors. Une première sanction a été demandée à l’encontre d’un salarié du district.
Un second faux procès-verbal s’est fait jour depuis la commission générale d’appel, émanant lui aussi de ce salarié, lequel a donc reçu une sanction pour les deux faux documents.
Par ailleurs, et sans l’avis du Comité Directeur, un salarié a mis en place une rémunération pour un bénévole du district sous forme de défraiement, appuyée sur des feuilles de frais transmises directement au service comptable, sans autre validation.
Enfin, s’appuyant sur des compétences techniques indéniables et avérées, un salarié est devenu de plus en plus présent auprès des commissions de discipline et d’appel, ce qui a conduit d’une part à traduire un des membres, en commission de discipline de la Ligue Méditerranée, et d’autre part à condamner un arbitre à cinq ans de suspension en appel, après qu’il eut écopé de cinq mois en première instance. En approfondissant ce dernier fait, nous avons alors découvert que trois attestations sur l’honneur officielles avaient été rédigées et jointes au dossier adressé au CNOSF. Trois attestations émanant de trois personnes différentes, dont un salarié du district, mais qui, selon une expertise graphologique, ont été rédigées et signées par la même main, celle dudit salarié.
Ces faits, nous t’en avons fait part, te signalant la dérive de ces ingérences répétées que nous avions combattues et que nous pensions définitivement disparues. Nous avons souhaité y mettre un terme en prenant des décisions fortes au sein du Comité Directeur mais tu n’as pas, ainsi que quelques autres membres, souhaité donner suite.
Et puis, TRES CHER Président, il y a eu les déplacements. Lors des matchs de l’Equipe de France (3 fois) ou lors de la finale de la Champion’s League au Stade de France, tu t’es rendu à Paris, accompagné d’un même salarié du district, sur le budget de fonctionnement, sans jamais nous demander l’approbation, ni des dépenses, ni de l’accompagnant. Lorsque nous t’en avons fait la remarque, tu nous as répondu que tu pensais le remercier là de son travail. Nous, ton équipe démissionnaire, nous aurions préféré remercier des membres bénévoles du district qui œuvrent dans les commissions toutes les semaines, des Présidents de clubs méritants, ou encore les petites mains de nos clubs qui font en sorte, sur leur temps libre, de faire vivre ce sport, notre sport, bien souvent en tirant la langue. Là encore tu ne nous as pas entendus.
Alors devant ce refus de tenir compte de l’avis de ton équipe, face à ta détermination à accepter les faits d’un salarié, voire à les encourager, nous t’avons demandé de te soumettre à un vote de confiance ; et là où le Président de la FFF a accepté de se mettre en retrait, toi, tu as refusé.
Nous n’avions à ce moment plus aucun moyen d’action autre que celui de dissoudre le Comité Directeur pour obliger l’instance à procéder à de nouvelles élections. Nous avons pris nos responsabilités et assumé nos convictions. Non pas par démission, mais pour se désolidariser de « TA » méthode de gestion.
Les clubs qui subissent une nouvelle fois les déboires d’une instance qui devraient leur donner les moyens de fonctionner sereinement, ont désormais le choix entre deux maux. D’une part, attendre la prochaine Assemblée Générale qui sera, de fait, élective, laissant le district sans capitaine avancer sans cap, ou demander une Assemblée Générale anticipée afin de retrouver un but et des moyens pour les atteindre.
Quelle que soit la solution retenue, tu ne nous trouveras là où nous avons toujours souhaité être, là où nous avons une raison d’exister, à côté de toutes les familles du Football, juste à côté des clubs.
Parce que le Football est un sport collectif, parce que seul on va vite, mais ensemble on va plus loin.

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