ITW - "Belhanda sentait déjà le football en débutant"

De nombreux joueurs professionnels sont passés sous ses ordres. Younes Belhanda, Romain Philippoteaux, Yoann Court ou encore Anthony Briançon pour ne citer qu'eux. Jean-Christophe Gleyze fait partie de cette caste d'éducateurs, travailleurs de l'ombre, qui abattent un boulot considérable dans les catégories de jeunes. Il nous offre un entretien exclusif, entre son rôle de coach à l'AC Avignon, sa relation avec Younes Belhanda, et ses années passées à la MJC Avignon. Suite et fin aujourd'hui avec notamment ses souvenirs avec la MJC et ses liens avec le milieu de l'OGC Nice.

 

Jean-Christophe, vous avez connu la belle époque de la MJC. Êtes-vous nostalgique de cette période?

À l'AC Avignon comme à la MJC on a encore de très bons joueurs donc sur le plan sportif non. Après, je suis nostalgique des années MJC. On était une bonne bande de copains dans les éducateurs, on se voyait régulièrement hors du contexte football. Maintenant, il n'y a plus tout ça. Les mentalités ont changé. Et puis même à travers le paysage footballistique français, la MJC était un club reconnu un peu de partout. On avait le niveau National. Dernièrement j'ai croisé certains coachs contre qui j'ai joué par le passé, ils me disaient "que c'était compliqué de venir jouer chez nous". 

Ce club vous a fait connaître de nombreux joueurs aujourd'hui professionnel...

Oui j'ai eu la chance d'avoir Younes mais aussi Romain Philippoteaux que j'étais allé chercher à Gargas à l'époque. Romain jouait avec Yohann Carrasso, ils étaient de la même génération. Il y a eu aussi Yoann Court, Maxime Blanc, Léa Rubio, Samuel Gigot, ou encore Anthony Briançon. Jordan Ferri aurait également pu venir chez nous mais en tant que pur saint-rémois, il a toujours voulu rester là-bas. C'est un regret de ne pas l'avoir entraîné car je les aurais bien vus ensemble au milieu de terrain avec Maxime (Blanc ndlr). 

"Younes était tombé d'accord avec Montpellier, puis il est parti à St-Etienne"

Quel est votre meilleur souvenir à la MJC?

C'est sans doute la victoire au tournoi national de Gap avec la génération Carrasso, Philippoteaux et Yacine Boukabous qui est aujourd'hui éducateur chez nous justement. 

 

On sait que vous êtes très proche de Younes Belhanda encore aujourd'hui. Racontez-nous son parcours.

Quand je l'ai récupéré, il était débutant et il jouait avec les poussins de l'Entente Vers-Pont du Gard. Je l'ai reperé lors d'un tournoi en salle à Rochefort du Gard. J'ai pris contact avec son papa et son coach pour aller le voir car on ne pouvait pas trop le juger sur un match. Je me suis rendu à Pont St Esprit pour le suivre. À son âge, il sentait déjà le football. J'ai proposé qu'il nous rejoigne à la MJC. Son père était un peu embêté par rapport à la logistique car il habitait à Fournes. Habitant à Pujaut à ce moment-là, je me suis engagé à le récupérer et le ramener pour les entraînements. Il a continué à progresser chez nous jusqu'en U13 avant de partir pour Montpellier. D'ailleurs avant de s'engager dans le club héraultais avec qui il était tombé d'accord, il avait décidé de signer à St-Etienne car il connaissait d'autres joueurs. Il y est resté plusieurs semaines avant de revenir dans le Sud. Après, tout son travail accompli au MHSC lui a permis de gravir les échelons.

 

Avait-il des défauts plus jeunes?

Le seul défaut qu'il avait c'était sa gestion de l'effort. Dans un match, il avait toujours le même rythme, il était tout le temps à fond et ne récupérait jamais. Quand il était jeune je lui disais "regarde les matches, il y a des joueurs qui marchent. Sur des périodes de 25 minutes ça va, mais à 45 minutes, la gestion de l'effort sera différente".

 

Aujourd'hui il est à Nice, vous pouvez le voir plus régulièrement. Comment ça se passe là-bas?

Lui, il est super content. C'est un joueur qui marche à l'affectif et avec Lucien Favre, ça se passe super bien. C'est un coach très exigeant durant les séances mais il se régale. Et puis Nice est un club familial avec notamment un président extraordinaire qui a un projet qui tient la route. Moi je suis heureux qu'il soit dans le coin surtout que par rapport à mon travail, je suis souvent sur la Côte d'Azur et on se voit régulièrement. 

 

C'est mieux d'aller à Nice qu'à Kiev non?

C'est vrai que c'était un peu tendu quand il était la-bàs. Sa compagne n'était pas toujours rassurée mais lui a toujours été très serein, très détaché par rapport à tout ça.

 

La rédaction

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