Rétro - L'aventure magique des U13 du Pontet

Il y a des souvenirs qui ne s'effacent jamais. Des moments forts dans une vie qui restent gravés dans les esprits. En 2000, les U13 du Pontet avec une star du tennis mondial BENOIT PAIRE écrivaient l'une des plus belles histoires du football vauclusien en se hissant en finale nationale du Challenge Henri Guérin.

Retour sur cet exploit avec des acteurs de l'épopée, avec le coach David Bannier.

C'est l'histoire d'une bande de collègues pontétiens qui avaient démarré le football en même temps à l'USP, chez les tout-petits. Un groupe d'amis qui ne s'attendaient certainement pas à vivre de telles émotions lors de la saison 99/00. Surtout que c'était loin d'être gagné comme le confirme David Bannier, l'entraîneur de l'époque : "le parcours en coupe a failli tourner court. En fait, ça s'est joué sur un pénalty à Villeneuve lors du premier tour. Moussa Akdime était dans les buts alors que ce n'était pas son poste et il arrête le tir au but. Si on le prenait, c'était fini". À ce moment-là les jeunes Pontétiens ne savaient pas qu'ils venaient de franchir une étape cruciale dans leur aventure. Les tours s'enchaînent et voilà les Jaune et Noir en finale régionale, le 13 mai 2000. Ils affrontent alors l'OM, le FC Istres et St-Sylvestre. Kévin Corbière se souvient : "on n'avait pas la meilleure équipe, mais on mettait beaucoup d'envie sur le terrain". Après une victoire sur St-Sylvestre en demi-finale, les Vauclusiens se retrouvent face à l'Olympique de Marseille pour une place à Paris, aux côtés de tous les autres clubs professionnels de l'Hexagone. Menés au score, les jeunes de David Bannier égalisent en toute fin de rencontre sur un coup-franc extraordinaire d'Axel Garcia : "il met un but d'un autre monde", confie celui qui est désormais entraîneur des U15 DHR de St-Rémy. Les Pontétiens accrochent donc la séance de penaltys au cours de laquelle les choses tournent vite en leur faveur : "juste avant la fin ils font rentrer un gardien immense, je me suis dit "c'est le spécialiste des tirs au but, on est cuit", explique David Bannier. Mais ça a été tout l'inverse : "ils ratent leur trois premières tentatives, ça a vite été plié", confirme l'entraîneur de l'époque. C'est donc à ce moment-là que la délégation pontétienne a basculé dans l'euphorie la plus totale : "les parents étaient sur le terrain, ça sautait dans tous les sens. Sincérement j'aimerais beaucoup qu'un club vauclusien connaisse ça aussi", confie le désormais coach de l'Espérance Sorguaise.

La route des Pontétiens s'est alors poursuivie du côté de la capitale. Un déplacement en grande pompes pour un club qui n'avait jusque-là pas connu la lumière. Forcément, au milieu des vingt-quatre équipe qualifiées pour le rendez-vous national, les Vauclusiens faisaient offices de petit poucet, dont personne connaissait (encore) l'existence, à tel point que même les équipements réservés pour le représentant méditerranéen n'était pas vraiment aux couleurs de l'USP : "c'était l'OM qui était attendu. On a eu des maillots bleu et blanc", se rappellent David Bannier. Lors de la finale, Le Pontet se retrouve dans la même poule que Lyon qui venait de remporter la Danone Cup, Caen, le tenant du titre et AL Deville Maromme qui avait battu Auxerre lors de la finale régionale : "on avait remporté notre premier match contre AL Deville. Après on mène contre Caen mais on finit par perdre. Contre Lyon on a perdu également, du coup on finit troisième du groupe. On n'est pas passé loin de rester dans les douze finalistes", explique Kévin Corbière. La déception passée, les jeunes Pontétiens pouvaient alors profiter de la chance qui s'offrait à eux de participer à un tel événement : "c'est un autre monde. Une aventure magique entre un groupe d'amis", confie David Bannier. De son côté, Kévin Corbière se rappelle de chaque instant : "ça reste mon plus beau souvenir dans le football, c'était vraiment beau et surtout de partager ça avec ses amis. On avait rencontré Aymé Jacquet à Clairefontaine, c'était après la coupe du monde 98 et juste avant l'Euro. C'était extraordinaire."

Reste maintenant le temps du souvenir, de ces moments vécus entre amis, des anecdotes qui, seize ans plus tard donne le sourire : "nous ce dont on était le plus fier, c'est d'avoir fait pleurer le coach à la fin de la finale régionale quand on bat l'OM", explique le joueur vauclusien. À ce moment-là, David Bannier était encore un éducateur en plein apprentissage : "j'avais 23 ans et à Paris je me suis retrouvé au milieu d'entraîneurs expérimentés, on me prenait pour le dirigeant (rires). Maintenant quand on se recroise avec les joueurs de l'époque, on en reparle forcément. Et je suis sûr qu'ils ont tous gardé le maillot de la finale", explique-t-il. 

Cette année-là, la génération U13 avait, sans le vouloir, écrit l'une des plus belles pages du football au sein du district Rhône-Durance. Et pour tous les joueurs présents lors de cette fameuse épopée, c'était l'occasion de marquer à jamais leur passion pour le football. Aujourd'hui, beaucoup sont ceux qui ont arrêté. En jeunes, puis plus tard en seniors. Mais il ne fait aucun doute que cette histoire les lie pour encore de nombreuses années. Et nous, ceux qui découvrent cette aventure, on profite de ces moments de joie, seize ans plus tard. Mais avec tout autant de plaisir.

 

Effectif Le Pontet U13 lors de la finale 2000 avec un certain Benoit Paire

M.Akdime, A.Cavallier, B.Hives, K.Corbière, T.Durand, A.Garcia, S.Benarfa, K.Bouaouli, J.Radigois, J.Gaffiero, B.Paire, F.Pascal.

 

A.T

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